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 L évolution du takfir

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um 3bdillah al qayrawenya

um 3bdillah al qayrawenya


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MessageSujet: L évolution du takfir   L évolution du takfir I_icon_minitimeJeu 31 Oct - 20:38

as salamou alaikounna


L'évolution du takfîr

Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mouhammed, ainsi que sur ses proches, et tous ses Compagnons !

L’origine du Takfîr (basé sur aucune preuve) remonte à très tôt dans l’histoire de l’Islam. Certains savants assument même que l’ « excommunication » de l’auteur d’un péché est la première innovation apparue dans les rangs des musulmans. Chaykh el-Islâm ibn Taymiya souligne à cet effet : « C’est pourquoi, il faut prendre garde à ne pas taxer les musulmans d’apostasie à cause de leurs erreurs ou de leurs péchés, car c’est la première innovation apparue dans l’Islam. Ces adeptes ont exclu les musulmans de la religion et ils se sont légitimés leurs biens et leur sang. » [1] Les Kharijites sont les premiers innovateurs à s’être arrogés ce droit. Bon nombre d’entre eux comptaient dans l’armée d’Ali (radiya Allahou `anhou) à la bataille de Siffîn. Lorsque le dernier khalife et Mou`âwiya (radiya Allahou `anhou) s’en sont remis à l’arbitrage d’un tiers au mois de Ramadân de l’année 37 de l’Hégire, les Kharijites se sont opposés à ce règlement. Ils ont dès lors blâmés à outrance le gendre du Prophète en lui lançant : « Tu as pris des hommes pour juger à partir du Livre d’Allah alors qu’il n’y a d’autre Juge que Lui. » Ils l’ont ensuite explicitement « excommunié ». [2]

Aboû el-Hassan el-Ach`arî a dit : « Les Kharijites sont unanimes à « excommunier » `Alî ibn Abî Tâlib (radiya Allahou `anhou) pour s’être tourné vers le jugement des hommes. Ils divergent toutefois sur la question de savoir si son apostasie porte sur l’association ou non. Quoi qu’il en soit, ils sont unanimes à dire que tout grand péché est un acte de mécréance à l’exception des Najdât qui n’adhèrent pas à cette opinion. » [3] Selon certains grands hérésiographes, les Kharijites excluent de la religion à l’unanimité `Alî, `Outhmân, tous ceux qui ont participé à la bataille du Chameau, les deux arbitres entre les armées de `Alî et de Mou`âwiya, tous ceux qui consentent à cet arbitrage, et qui donnent raison à ces auteurs ou à l’un des deux. Ils assument par ailleurs qu’il est tout à fait légitime de s’insurger contre les autorités en place. [4]
Après la bataille de Siffîn, douze milles insurgés se sont séparés de l’armée de `Alî (radiya Allahou `anhou) pour se réfugier dans la montagne de Haroûrâ ; c’est ainsi qu’ils furent nommés Haroûrites. `Alî envoya ibn `Abbâs (radiya Allahou `anhou) en vue de parlementer avec eux. La moitié d’entre eux sont revenus à la raison mais ceux qui restèrent pillaient les troupeaux et s’attaquaient impunément au sang des personnes. Ils ont assassiné `Abd-Allah ibn Khabbâb ibn el-Aratt, ils sont ensuite entré dans sa maison pour tuer son fils et sa mère qui était sa servante. Puis, ils firent campement à Nahrawân où `Alî les a rejoint à la tête d’un détachement de quatre milles hommes. une fois sur place, il dépêcha quelqu’un pour leur réclamer de lui livrer le meurtrier de `Abd-Allah ibn Khabbâb, mais ils répondirent que toute leur bande est responsable de son crime. Dès lors, `Alî déclencha l’assaut et les passa tous au fil de l’épée à l’exception de neuf survivants qui réussirent à s’échapper. Sept soldats de l’armée de `Alî –ou neuf selon d’autres annales – sont morts au combat. [5]
Après la bataille, `Alî marcha au milieu des cadavres contre lesquels il s’écria : « Malheur à vous ! Ceux qui vous ont leurré sont à l’origine de votre malheur !
- O Prince des croyants ! Mais qui donc les ont-ils leurrés ainsi ?
- C’est Satan et leurs mauvais penchants ; ils les ont abusés par de vains espoirs, ils leur ont embelli la faute, et ils leur ont promis qu’ils seront les vainqueurs. » [6]

Le Prophète avait déjà mis en garde contre les Kharijites et leur prochain avènement. Il a par ailleurs encouragé de les combattre. D’après el-Boukhârî et Mouslim en effet, selon `Alî (radiya Allahou `anhou), j’ai entendu dire le Messager d’Allah : « A la fin des temps, il y aura des hommes qui seront jeunes en âge et faibles d’esprit. Ils auront les meilleures paroles qui puissent être mais leur foi ne dépassera pas leur gosier et ils sortiront de la religion comme la flèche transperce sa proie. Combattez-les où qu’ils soient car il y aura une récompense le Jour de la Résurrection pour celui qui les aura combattu. » [7] Bon nombre de Hadîth blâment les Kharijites selon plusieurs aspects. D’après el-Khallâl, l’Imâm Ahmed a affirmé : « Les Kharijites sont des gens mauvais ; je ne connais pas de gens plus mauvais qu’eux sur terre. Certains Hadîth authentifiés du Prophète leur sont consacrés et ils les blâment selon dix aspects. » [8] Chaykh el-Islâm ibn Taymiya a fait savoir en commentaire à cette annale : « Ces Hadîth sont rapportés par Mouslim dans son recueil Sahîh, Boukhârî en a aussi rapporté quelques-uns. » [9]

Les Kharijites sont donc les premiers adeptes de l’Islam connus pour « excommunier » les musulmans en raison de leurs simples péchés et pour taxer injustement leurs coreligionnaires de mécréants. Cependant, le Takfîr ne leur est pas caractéristique car les Rafidîtes (communément appelés à tord chiites ndt.) qui sont plus mauvais qu’eux, s’associent à ces derniers dans cette tendance et dans d’autres croyances. Les Rafidîtes en effet condamnent de mécréance les meilleurs membres de la communauté musulmane, qui sont les Compagnons du Prophète ; ils les considèrent comme de vulgaires apostats pour avoir, assument-ils, négliger d’installer `Alî au pouvoir. D’après el-Kâfî qui est considéré comme la plus authentique et le plus crédible de leurs ouvrages, Ja`far aurait déclaré : « Après la mort du Prophète , les musulmans ont tous apostasié à l’exception de trois hommes : el-Miqdâd ibn el-Aswad, Aboû Dhar el-Ghifârî, et Salmân el-Fârisî. » [10] El-Moufîd qui est l’une de leurs plus grandes références relève à l’unanimité des Rafidîtes, que les Compagnons sont des mécréants, à travers ses dires : « les Imamites, les Zaydites, et les Kharijites s’accordent à dire que les traîtres et les tyrans parmi les gens de Bassora et du Châm sont des Kouffars tous autant qu’ils sont et des maudits égarés pour avoir pris les armes contre le Prince des croyants. En raison de cela, ils périront éternellement en Enfer. » [11]

Les Rafidîtes sont les pires parmi les innovateurs dans le domaine du Takfîr ; ils taxent impunément d’apostasie tous leurs opposants. Ils condamnent ainsi sans aucun scrupule la majeure partie des Compagnons, les Tâbi`în (leurs Successeurs), et toutes les grandes références de la religion, comme le constatent tous ceux qui connaissent leurs croyances et qui se sont penchés sur leurs écrits.
Chaykh el-Islâm ibn Taymiya nous fait le constat suivant : « Les Rafidîtes taxent de mécréance Aboû Bakr, `Omar, `Outhmân, la majeure partie des Mouhâdjirins (émigrés mecquois) et des Ansârs (auxiliaires médinois), et leur fidèles successeurs alors qu’Allah les agréent et qu’à leur tour ils L’agréent. Ils ont ainsi sorti de la religion la plupart des adeptes de la communauté de Mouhammed parmi les premières et les dernières générations. Ils considèrent comme non musulman toute personne convaincue qu’Aboû Bakr, `Omar, les Mouhâdjirins et les Ansârs sont crédibles et justes, qui les agréent comme Allah les a agréés, ou qui leur implore le pardon d’Allah comme Lui-même a demandé de le faire. ainsi, ils « excommunient » les grandes autorités de la religion musulmane à l’exemple de Sa`îd ibn el-Musayb, Aboû Mouslim el-Khawlânî, Ouways el-Qournî, `Ata ibn Abî Rabâh, et Ibrâhîm Nakha`î. Il en est de même concernant Mâlik, el-Awzâ`î, Aboû Hanîfa, Hammâd ibn Zayd, Hammâd ibn Salama, Thawrî, Châfi`î, Ahmed ibn Hanbal, Fudayl ibn `Iyâd, Sulaymân Dârânî, Ma`roûf el-Karkhî, el-Djunayd ibn Mouhammed, Sahl ibn `Abd-Allah Toustourî, etc.
Ils estiment notamment que ces gens-là sont plus mécréants que les juifs et les chrétiens car il est plus grave d’avoir renoncé à sa religion que de n’y être jamais entré ; à l’unanimité des savants en effet l’apostat est plus condamnable que le mécréant d’origine. » [12]

Après avoir atteint les Kharijites et les Rafidîtes, le Takfîr a contaminé les Mou`tazilites Qadarites dont l’innovation concernant le destin a pris naissance à la fin du siècle des Compagnons. Ceux qui étaient encore vivants à cette époque se sont d’ailleurs désolidarisés de cette hérésie et de ses adeptes. [13] Par ailleurs, l’ « excommunication » en raison des simples péchés innovée par les Kharijites a suscité un nouveau débat concernant l’auteur d’un grand péché. Les Qadarites, qui se sont plongés sur la question, ont attribué le même statut que les Kharijites à cette personne, bien qu’ils se soient distingués d’eux sur le nom qu’ils lui donnent. Chaykh el-Islâm ibn Taymiya –qu’Allah lui fasse miséricorde – précise à ce sujet : « Puis, à la fin du siècle des Compagnons, les Qadarites ont fait leur apparition. Leur incapacité à appréhender correctement le Destin d’Allah et la foi à Ses Commandements (obligations/interdictions) est à l’origine de leur innovation… auparavant, les Kharijites se sont initiés sur la question du Takfîr des auteurs des grands péchés dans la communauté musulmane qu’ils condamnent d’entrer dans l’Enfer éternel. La polémique a ensuite pris de l’ampleur pour s’étendre aux Qadarites après la mort d’el-Hassan el-Basrî. `Amr ibn `Oubayd et ses disciples assument qu’ils ne sont ni des musulmans ni des mécréants mais qu’ils se trouvent à un état intermédiaire entre ces deux états (Manzila bayna el-Manzilatayn) ; ils méritent malgré tout de demeurer éternellement en Enfer. En cela, ils rejoignent la croyance des Kharijites disant qu’ils demeurent à jamais dans la Géhenne, et qu’ils n’ont aucun lien avec l’Islâm et la foi (Imân), bien qu’au même moment ils ne portent pas le nom de mécréants. » [14]

Ainsi, le fléau Takfiri (basé sur aucune preuve et aucune légitimité textuelle) n’a cessé de se répandre d’une secte à l’autre au point de devenir un signe distinctif de la plupart des tendances innovatrices. Selon `Abd-el-Qâhîr Baghdâdî en effet toutes les sectes dissidentes comme les Kharijites, les Rafidîtes, et les Qadarites s’excommunient et se renient les unes les autres à tel point qu’après s’être réunis, sept innovateurs se sont séparés avec l’idée pour chacun que les autres membres de la réunion étaient tous des apostats. [15]

Chaykh el-Islâm ibn Taymiya affirme : Chaykh el-Islâm ibn Taymiya affirme : « Bon nombre d’innovateurs à l’instar des Kharijites, Rafidîtes, Qadarites, Djahmites, Moumaththilites (assimilateurs) ont des croyances erronées qu’ils s’imaginent correspondre à la vérité, tout en considérant comme mécréant quiconque s’opposent à celles-ci. » [16] Il a dit également : « Les « hérétiques » ont la particularité d’innover des tendances qu’ils considèrent comme les obligations de la religion, voir comme faisant partie intégrante de la foi ; ils taxent de mécréance et légitiment le sang de toute personne qui n’y adhère pas comme c’est le cas pour les Kharijites, les Djahmites, les Rafidîtes, les Mou`tazilites, etc. A l’inverse, les traditionalistes n’innovent pas de nouvelles idées et ne condamnent pas d’apostasie ceux qui commettent une erreur d’interprétation ou qui sont en désaccord avec eux bien qu’eux-mêmes se permettent de les condamner d’apostasie et de légitimer leur sang. Les Compagnons n’ont pas sorti les Kharijites de la religion bien que ces derniers ont taxé d’apostasie `Outhmân, `Alî et tous ceux qui ont reconnus leur autorité (ou qui s’en font les alliés ndt.), et qu’ils ont légitimé de verser le sang des musulmans. » [17]

Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mouhammed, ainsi que sur ses proches, et tous ses Compagnons !


Notes de bas de page :

[1] Majmû’ el Fatâwâ (13/31), voir également : Sharh el Asfahâniya (p. 225).
[2] Voir : el Farq baïna el Firaq d’el Baghdâdî (p. 74-76), el Bidâya wa e-Nihâya d’ibn Kathîr (10/577), et Majmû’ el Fatâwâ de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya (13/208).
[3] Maqâlât el Islâmiyîn (1/167).
[4] Voir : el Farq baïna el Firaq (p. 73), e-Tabsîr fî e-Dîn d’el Isfarâniya (p. 45).
[5] Voir : el Farq baïna el Firaq (p. 75-78) et Majmû’ el Fatâwâ (13/208).
[6] El Bidâya wa e-Nihâya d’ibn Kathîr (10/588).
[7] Sahîh el Bukhârî (2930), et Muslim (1066).
[8] Sunna d’el Khallâl (1/145) ; selon l’auteur de la recension, sa chaîne narrative est authentique.
[9] Voir : Majmû’ el Fatâwâ (3/279).
[10] Rawdha min el Kâfî (8/245, 246).
[11] Awâil el Maqâlât (p. 45).
[12] Majmû’ el Fatâwâ (28/477, 478).
[13] Voir : e-Sunna de ‘Abd Allah ibn Ahmed (2/420), e-Sharî’a d’el Ajjurrî (2/851), Sharh Usûl I’tiqâd Ahl e-Sunna wa el Jamâ’a d’el Lalakâî (2/588).
[14] Majmû’ el Fatâwâ (13/36, 37).
[15] El Farq baïna el Firaq (361).
[16] Majmû’ el Fatâwâ (13/466, 467).
[17] Manhâj e-Sunna (5/95), voir certains passages importants des paroles de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya allant dans ce sens, dans Majmû’ el Fatâwâ (19/73-75), Manhâj e-Sunna (5/158 et 239, 240), e-Rad ‘ala el Bakrî (2/487-490).

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